Mon Grand Duc de Chartreuse 2018

Il en fallait de la motivation pour aller se farcir le solide parcours de ce Grand duc de Chartreuse!

Je crois bien que c'est le pire état dans lequel j'ai pris le départ d'une course, sans même savoir si j'étais en mesure de la finir... 77 bornes et 5200+ dans la souffrance mais aussi avec beaucoup de plaisir!


Les jours d'avant...

C'est bien simple, une cata... Samedi dernier, je termine 2ème aux étoiles de Gimel, passe un bon début de semaine et jeudi, c'est la cata! Etat fébrile, fièvre, courbatures... En bref, ça pue!!! J'ai la grippe??? Ben non, c'est pas la saison... 18h30, couché à la maison dans un état semi-comateux sous ma couette (oui, il faisait 25° dans la maison et alors...) devant la purge de la France. Et sinon, dans 3 jours tu fais quoi???

Une nuit à suer toute l'eau de mon corps (la sensation d'avoir pris une douche dans ton lit, tu connais???)

Vendredi, pas bien mieux... Vendredi soir séance cryo adaptée par Thibault à mon état du jour... On croise les doigts et on serre les fesses.

Le samedi matin, préparation des affaires. Petit footing en début d'am pour voir les sensations... Malgré la fatigue, mon état physique, et mes bronches complètement encombrées, je décide de prendre le départ!

La p'tite famille dans la voiture et direction Saint-Pierre-de-Chartreuse.

On arrive vers 17h, retrait des dossards puis briefing de course sur la place du village. Tout semble prêt, sauf le bonhomme...

On s'installe au gîte Le petit Chartreux (je vous conseille à 200%) et on file manger au resto. Très bonne adresse également tant au niveau de la qualité (cuisine montagnarde) que de la quantité! Je m'enfile un gratin de crozets avec des diots au vin que je n'arrive pas à terminer!

Un ptit coucou à Laure et à Thibault, venus me rejoindre pour faire un bout de chemin avec moi le lendemain.

A 22h, je file me coucher. La nuit n'est pas bonne, toujours perturbé par mes bronches bien prises et mon nez complètement bouché! 3h, le réveil sonne...


Jour de course

3h05, je m'habille dans la salle de bains et le moins qu'on puisse dire ,c'est que je ne fais pas le fier...

J'essaie malgré tout de conserver mes routines de course : équipement, ptit dej, échauffement...

Ce matin, j'ai la voix de Jeanne Moreau, tousse comme un octogénaire pneumopathe, mais sinon, ça va :-)))

3h55, dans la salle commune du gîte, j'entends taper au carreau et c'est Laurette qui est là! Elle s'est trompée d'heure, pensant que le départ était à 4h... On discute 2 minutes, puis je poursuis ma prépa.

Je me présente dans le sas vers 4h45. Qq photos, qq mots échangés et je suis sur la ligne. Pour la première fois depuis longtemps, je n'en mène pas large au départ d'une course... Pas le temps de tergiverser, le départ est donné à 5h pétantes!

Cela ne part pas trop vite et ce n'est pas pour me déplaire. Les 2 premiers km sur la route sont plutôt roulants et me permettent de rester dans le groupe de tête. Rapidement, ce groupe s'étiole et dès que les premières pentes s'accentuent, je me retrouve 2ème... Wow! Serai-je parti trop vite, au vu de mon état??

Rapidement, j'atteins le Col des Ayes, puis le trou du Glaz. Nous sommes ensuite sur le plateau de la Réserve de Chartreuse... Les paysages alentours sont magnifiques mais il faut rester vigilant car le sol est piégeux! C'est ici que je rattrape le premier malgré le fait d'avoir l'impression de courir sans trop puiser dans mes ressources. La descente qui suis nous emmène au col du Cucheron. Je passerai au col en première position, plutôt étonné, avec 2' d'avance.

La deuxième section qui s'amorce est sacrément costaude avec un passage un peu engagé et aérien pour les novices : On s'attaque à l'ascension du Grand Som par le Racapé. Ici, Je me fait à nouveau doubler par Romain Debroucke et Serge Monnet (futur vainqueur) qui grimpent bien mieux que moi avec mes bronches encombrées!

Malgré les difficultés, le tracé est magnifique et je prends énormément de plaisir dans ces montagnes que je ne connais pas! Chaque descente me permet de revenir vers mes 2 acolytes du jour.

Les km défilent : Petit Som, La Ruchère, Pas du Loup, Col de Bovinand... Ca monte et je prends un nouveau petit éclat par les leaders... Dans la descente qui nous mène à St-Pierre, je rattrape Romain. Juste devant moi, il rate un appui et s'empale sur une racine au sol. Le choc est rude et violent. Je m'attarde un moment à ses côtés pour voir si tout va bien et s'il veut que je reste avec lui ou appelle les secours. Finalement il est OK, mais bien sonné (j'apprendrai plus tard qu'il a abandonné).

Je poursuis ma descente et arrive à St-Pierre après 5h50 de course (4' derrière la tête) où je retrouve les miens... Delphe et Louka assurent mon ravito et me reboostent pour la suite! Ca fait du bien!!

En pleine forme, non???
En pleine forme, non???

Ici, s'annonce, pour moi, le gros morceau de la course avec l'ascension de Chamechaude!

Heureusement, mon pacer de luxe du jour (merci Laurette) va me donner le rythme (et la conversation) tout au long de la montée!

Ce sommet est magnifique, autant vu d'en bas, que d'en haut! Il mérite d'y revenir pour y passer un peu plus de temps. Beaucoup de randonneurs sont présents et nous encouragent!

La descente par le pas de l'écureuil est technique et cassante. Ici, c'est Thibault et Alexis qui se relaient pour me donner le tempo. La foulée et le rythme sont encore bons, sachant que je retrouve ma chérie et mes garçons au proche Col de Porte.

Ravito express, plus que 2 sommets à poncer!

Alexis me donnera le bon rythme pour monter à Montfromage, en direction du Charmant Som. Arrivés à l'Oratoire d'Orgeval, au dernier ravito, on retrouve Laure et Thibault qui m'annoncent à 8 min de la tête. J'ai effectivement repris en peu de temps mais, là tout de suite, j'accuse un peu le coup. Je suis cuit rôti!

On monte tous les 3 en direction du dernier sommet. Les garçons filent devant pour rattraper une jolie relayeuse et moi, derrière, je tire la langue et traîne les pieds!

Le parcours shunte le dernier sommet par la droite à quelques centaines de mètres. Cette fois, je sais qu'il ne me reste plus qu'à descendre pour retrouver ma famille et accessoirement passer la ligne d'arrivée!

Cette descente est bien technique et piégeuse à son début puis petit à petit devient plus roulante. Laure qui a gazé dans la descente derrière moi pour me rattraper m'aide à finir ces derniers km.

Un dernier "coup de cul" et de collier pour atteindre St-Pierre.

Delphe est là et m'encourage. J'attrape la main de mes garçons et c'est encouragé par la foule présente et baignée par le chaud soleil de cette après-midi d'été que je passe la ligne de ce sacré chantier à la 2ème place en 10h47'27'' (12' de la victoire)!

Qui l'eût cru???? Pas moi en tous cas au vu de mon état au matin même de la course!


Le jour d'après...

Ben toujours malade... Toujours un toux d'octogénaire pneumopathe :-)

Mais au final :

- Un parcours magnifique sur lequel j'ai pris énormément de plaisir. De la monotrace, du technique, de l'aérien, des paysages sompteux. Bref, un vrai trail de montagne!

- Une orga rôdée avec des bénévoles aux petits oignons et je sais de quoi je parle en tant que directeur de course!

- Des pacers de luxe en la personne de Thib, Alexis et bien sûr, super Laurette ;-)

- Une assistance à toute épreuve avec ma chérie et mes garçons :-*

- Et des ressources insoupçonnées pour ma part car si le matin on m'avait annoncé cette course, j'aurai signé des 2 mains même si j'ai énormément souffert des bronches et du nez en course!

 

Ne reste plus qu'à se refaire une santé avant la prochaine échéance : Le Trail de Passerelles du Monteynard le 15 Juillet

 

Un merci tout particulier à mon Thibault de Cryo07 pour ses séances salvatrices avant ou après course! You rock guy!! N'hésitez pas à lui rendre visite de ma part, vous serez bien reçus!

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